Billevesées:

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mot emprunté au père moustachu de Wendy, fiancée de Peter Pan et femme-enfant-maman. Mon avatar, en quelque sorte. Mes billevesées sont les manifestes d'une femme-enfant-maman du 21ème siècle.

samedi 23 janvier 2010

L'hiver de mes 23 ans//Fanfarlo - La Maroquinerie - 21 janvier 2010

Nous avions débuté sur une soirée Ricard-filles qui connaissent par coeur la tenue de Vic dans la scène d'entrée de La Boum I - flotte humide et froide sur le trottoir, éclairée par les néons d'Un Cheval Noir pris d'assaut par les lecteurs de Vice.
C'est comme ça qu'Adrien et moi avons commencé notre soirée: le Rade ressuscité, le Rade de la rentrée de janvier, le Rade qui sent le mauvais vin blanc que votre vieille tante vous sert chaque 6 janvier avec la galette des rois, qui n'est même pas une frangipane et qui a tellement de fruits confits que rien que votre part en a deux verts et un rouge.
Salope de Tante Marie-Renée.

Et donc, c'est avec une petite déception et beaucoup de retard, que, une ligne 2, une ligne 3 et une amende RATP plus loin, nous sommes arrivés à la soirée Inrocks Indie Club à la Maroquinerie. Une scène joliment apprêtée d'une guirlande de kermesse, un public attentif, il fait bon, les gens sourient bêtement devant le concert des néo-zélandais de Lawrence Arabia..."AH! beeen voiiilà!", a t-on envie de crier en entrant dans la salle.
Le chanteur de Lawrence Arabia est beau, pâle et étonnamment très blond, très jeune, très fringant, le mec. J'aime bien comme il se penche sur son micro, comme les manches de sa chemise de scout bohême sont retroussées. Un écureuil à la batterie, un mix de JM Tassy et de Stéphane Guillon à la basse, un ancien trésorier d'association humanitaire à la droite du chanteur, voilà les premières impressions générales échangées avec Adrien pendant le set. On trouve aussi des idées de clip: le chanteur, habillé en costume rose rayé, chante attaché à une roue qui tourne, et des ballons de baudruche tombent droit devant la roue. Ou bien le chanteur est au milieu d'une orgie de chambre avec des mecs gras en slip qui ont envie de toucher les tétons des filles masquées assez fraiches qui dansent avec eux.

Lawrence Arabia est un très très bon, très délicieusement tiède et très moelleux cupcake au citron. Un gâteau au yaourt et au citron, si vous préférez, parce que c'est vrai que le cupcake est très connoté mignon, et la musique de Lawrence Arabia est un peu plus que cela. Et puis le côté flasque doux et sympa du yaourt lui va bien.

Intermède balances: je vais chercher le whisky-cranberry de mon ticket de mon invit de mon ami JB, que je remercie d'ailleurs bien chaleureusement pour cette soirée et les odeurs de poisson qui émanaient de la cuisine du resto où l'on conversait au lieu d'écouter Fanfarlo au sous-sol. Je jette un coup d'oeil au stand merchandising, je sourie timidement aux membres de Lawrence Arabia, rien de plus, parce que je le sais, moi, que le chanteur s'en fout de mon stage d'accueil artistes au festival d'Aulnoy-Aymeries en 2006.

Je ne sais comment repasser à la partie "concerts" de mon récit. On va parler de Fanfarlo. Il y avait beaucoup beaucoup de monde dans la salle pour voir ce groupe, que je n'avais encore jamais vu et dont je ne savais pas grand chose, sinon que son chanteur est suédois et ses clips splendides. Peut-être que les clips aussi sont suédois, parce que le chanteur, lui, est splendide aussi.
Je vais encore faire des métaphores de boulangère, mais après tout, l'art c'est la vie, la musique c'est de l'art, et les gâteaux, c'est la vraie vie, bordel, c'est ça qu'est bon, c'est la bonne farine bio, naturelle, c'est les fruits de saison, nom de dieu.

Donc, en voyant les musiciens de Fanfarlo sur scène, habillés en rose, en bleu, en rayé, en pastel, en Becky, la fiancée de Tom Sawyer, j'ai cru voir des enfants dans une fête d'adultes portant un gros gâteau d'anniversaire entouré d'un ruban rose foncé un peu brillant. J'aimerais bien vous montrer ce putain de gâteau auquel je fais toujours référence, mais google images ne montre rien que de très moyennement beaux gâteaux, comme celui-ci ou encore celui-là.

Je pourrais vous dire platement, au lieu de vous parler de sucreries grasses de dimanche après-midi, que le concert de Fanfarlo m'a donné envie de jouer de la musique, de passer les 7 jours de mes semaines dans des concerts, et que je me suis promis après celui-ci que jamais plus je ne m'écraserais au bureau quand mes collègues passent à fond "ne rentre pas chez toi ce soir, ne rentre pas car il est tard...". Mais parfois on oublie ces vérités sacrées qui se révèlent pendant les soirs de concert, et on repart dans son petit quotidien, en partant au bureau en s'habillant comme hier.

jeudi 14 janvier 2010