Billevesées:

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mot emprunté au père moustachu de Wendy, fiancée de Peter Pan et femme-enfant-maman. Mon avatar, en quelque sorte. Mes billevesées sont les manifestes d'une femme-enfant-maman du 21ème siècle.

dimanche 30 août 2009

Au revoir la Ferme. Uzik, bonjour. Bastille, Charenton, bonjour. I'm a working girl you know, now. Dodelinant de la tête sur Animal, ou sur Burial, oui oui. M'autorisant à regarder Pretty Woman, parce qu'il y a du merlot et du chocolat au riz.

Pretty Woman porte des robes à fleur, que je trouve chouettes. En plus toutes les femme l'admirent et sont f!ères d'elle. Est-ce que c'est le merlot, ou bien la vie est t-elle vraiment cool ce soir?

mardi 4 août 2009

"Un de ces jours, James aussi devra écrire sa thèse", ajouta-t-il ironiquement, en agitant sa brindille.
Pris de haine pour son père, James écarta la petite branche piquante avec laquelle, de cette manière qui lui était particulière, mêlée de sévérité et d'humour, il chatouillait la jambe nue de son plus jeune fils.
Elle s'efforçait de finir ces satanés bas pour les faire parvenir demain au petit garçon de Sorley, dit Mrs Ramsay.
Il n'y avait pas la moindre chance qu'ils aillent au Phare demain, répliqua Mr Ramsay d'un ton cassant.
Comment le savait-il? demanda-t-elle. Le vent tournait souvent rapidement.
L'irrationnalité extraordinaire de sa remarque, la folie du cerveau féminin le mirent en rage. Il avait chevauché dans la vallée de la mort, il avait été assailli et anéanti; et la voilà qui niait l'évidence, qui laissait ses enfants espérer ce qui était totalement hors de question, et, de fait, qui racontait des mensonges. Il tapa du pied sur la marche de pierre. "Le diable vous emporte", dit-il. Mais qu'avait-elle dit? Simplement qu'il ferait peut-être beau demain. Ce qui était fort possible.
Pas avec le baromètre qui tombait et ce vent de plein ouest.
Poursuivre la vérité avec un manque de considération aussi étonnant pour les sentiments des gens, déchirer les voiles fragiles de la civilisation aussi gratuitement, aussi brutalement, représentait pour elle un manquement à la décence humaine si horrible que, sans même répondre, étourdie et aveuglée, elle pencha la tête comme pour laisser tomber sur elle sans protester le déluge piquant de grêle, la pluie d'eau sale. Il n' y avait rien à dire.
Il se tenait en silence auprès d'elle. Très humblement après un moment, il dit qu'il irait demander aux garde-côtes si elle le désirait.
Il n'existait personne qu'elle révérât autant que lui.
Elle était tout à fait prête à le croire sur parole, dit-elle.
Seulement, alors, ce n'était pas la peine de préparer des sandwichs-voilà tout. Ils venaient tous la voir, naturellement, parce qu'elle était une femme, tout au long de la journée, pour ceci ou cela; celui-ci voulait telle chose, celui-là telle autre; les enfants grandissaient; elle avait souvent l'impression de n'être qu'une éponge détrempée d'émotions humaines. C'est alors qu'il disait, Que le diable vous emporte. Il disait, Il va pleuvoir sans aucun doute. Il disait, Il ne pleuvra pas; et aussitôt un paradis de sécurité s'ouvrait devant elle. Il n'existait personne qu'elle révérât autant que lui. Elle n'était pas assez bonne pour lui lacer ses bottines, pensait-elle.


Au phare
Virginia Woolf
Traduit de l'anglais par Anne Wicke