NDLR: ceci n'est pas un bilan, mais plutôt une simple conclusion déséspérée.
Règle n°1: ne jamais prendre le Saumurois pour l'Illinois.
Ne prendre le Saumurois pour rien d'autre que ce qu'il est, un terrain d'alluvions, donc terre jaune humide, propice à la construction de centres E.Leclerc, Buffalo Grill, et autres Maison et Reflet ou Casa pour progéniture d'agriculteurs sans le sou reconvertie dans le tertiaire.
Emptyness se dit "vide" en saumurois, Champagne se dit "mousseux", un mousseux bien frais à déguster devant le dvd de Johnny, couvert par les trémolos de Tino Rossi qui nous arrivent du couloir.
Je m'ennuie, et quand je m'ennuie à Noël en cette fin d'année 2009, je dessine des couvertures naïves de compilation pour mes proches. Puis je pars à la cueillette des plus belles chansons de Noël anglo-saxonnes , en imaginant des puddings rouges bordeaux, des familles nombreuses aux assauts nocturnes de chapelles de montagne enneigées, des lacs glacés et même des sapins new-yorkais. Je rêve, oubliant les verrines de mousse de crevette, les toasts "marque repère" au guacamole, les smart boxs et tout ce que ma croissance et celle de mes frères et soeur ont pu générer de plus froid en matière de tradition familiale.
NOEL.
Je me revois à 3 ans, bien au chaud dans ma combinaison rose, tenant la main de ma maman et un sac plastique rempli au quart de châtaignes. Ca sentait bon la forêt, le rouge à lèvres de ma mère, le chocolat chaud qui nous attendait dans le break Peugeot et la promesse de repartir de là suffisamment tard pour que la nuit tombe pendant le trajet du retour. Je ne connaissais rien de l'indie, et je ne m'offre qu'aujourd'hui la bande originale qui aurait alors pu remplacer Chérie Fm sur la départementale entre Vernantes et Forges (en gardant quand même France Gall, Phil Collins, Cock Robin, Queen, Alan Parson's Project, et beaucoup d'autres).
Ma nostalgie fait pale figure face au sublime V inversé des jambes de notre Johnny "national". Je la garde pour mes secondes parties de soirée, quand de retour dans ma chambre et virant mes coussins et ours pour me frayer un chemin sous la couette, je me surprends à prendre mes habitudes de jeune adulte néo-parisienne romantique et donc forcément un peu aigrie, textotant à mes amis mon discours sur le charme immodéré et provincial des retrouvailles familiales.
Download AudioBook Who Built the Moon? Gutenberg PDF
Il y a 4 ans